Le rôle des observateurs et des témoins dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) au travail

Comprendre l’importance du rôle des témoins dans la prévention des VSS

Les témoins jouent un rôle fondamental dans la prévention des VSS au travail. Ils peuvent être des collègues, des supérieur·e·s hiérarchiques ou des personnes extérieures observant un comportement inapproprié. Souvent, les victimes de VSS n’osent pas ou ne peuvent pas s’exprimer de peur de représailles, d’isolement ou de stigmatisation. Les témoins, en prenant position, peuvent contribuer à désamorcer ces situations et soutenir les victimes dans leur démarche. Leur intervention permet aussi de responsabiliser l’ensemble des salarié·e·s et de renforcer la culture de respect au sein de l’entreprise.

Identifier les comportements qui nécessitent une intervention

Pour être un·e témoin actif·ive, il est crucial de reconnaître les comportements qui peuvent constituer des VSS. Ces comportements peuvent être :

• Des commentaires ou des gestes à connotation sexuelle : remarques inappropriées sur l’apparence physique, blagues à caractère sexuel, regards insistants et déplacés ;
• Des propositions déplacées : sollicitations répétées malgré le refus, tentatives d’intimidation à des fins sexuelles ;
• Des comportements physiques inappropriés : contacts non désirés, proximités excessives ou gestes intrusifs ;
• Des pressions ou des menaces : menaces voilées ou explicites visant à obtenir des faveurs sexuelles en échange d’avantages professionnels.

Ces exemples ne sont pas exhaustifs, mais ils illustrent certains comportements qui, s’ils sont observés, nécessitent une attention immédiate et une réaction appropriée.

Outiller les témoins : comment réagir face aux VSS

Pour que les témoins puissent agir efficacement, il est essentiel qu’ils et elles soient formé·e·s à reconnaître les signes de VSS et qu’ils disposent des outils nécessaires pour intervenir de manière sécuritaire et respectueuse. Voici quelques stratégies qui peuvent être enseignées lors de formations dédiées :

• La méthode des “5D” : une technique développée pour encadrer les interventions des témoins. Elle inclut :
  • Distraire : créer une diversion pour interrompre la situation sans confrontation directe, en engageant la personne concernée dans une conversation ou en modifiant le contexte ;
  • Déléguer : alerter une personne en position d’autorité, telle qu’un·e supérieur·e ou le département des ressources humaines ;
  • Documenter : noter les faits, heure, date et lieu de l’incident pour faciliter un éventuel signalement ;
  • Dialoguer : aborder la victime pour lui offrir du soutien et l’encourager à dénoncer l’incident si elle le souhaite ;
  • Dénoncer : prendre la parole de manière directe, si la situation le permet, pour signifier que le comportement est inapproprié.
• Apprendre à poser des questions de soutien : lorsqu’un·e témoin prend contact avec une victime, il·elle peut poser des questions ouvertes et bienveillantes pour offrir du soutien sans imposer de jugement : « Est-ce que tu souhaites en parler ? » ou « Que puis-je faire pour t’aider ? ».
• Encourager le signalement : l’une des manières les plus efficaces d’agir en tant que témoin est de signaler les comportements observés, même anonymement. De nombreuses entreprises disposent de systèmes de signalement interne, souvent gérés par les ressources humaines ou par une ligne d’assistance indépendante.

Intégrer le rôle des témoins dans la politique de prévention de l’entreprise

Pour qu’une entreprise puisse s’assurer que les témoins jouent un rôle actif, il est important de créer un cadre qui encourage cette participation. Voici quelques éléments à intégrer dans une politique de prévention des VSS :

• Sensibilisation continue : organiser des sessions de formation régulières pour rappeler aux salarié·e·s l’importance de leur rôle en tant que témoins et les encourager à se sentir légitimes dans leur action ;
• Soutien aux témoins : prévoir des ressources pour accompagner les témoins dans leurs démarches. Certains témoins peuvent craindre des représailles ou ne pas se sentir outillés pour gérer des situations de VSS. Un soutien dédié, tel qu’un point de contact confidentiel, peut les aider ;
• Reconnaissance des témoins actif·ive·s : mettre en avant les comportements de soutien et de solidarité au sein de l’entreprise. Cela valorise les attitudes bienveillantes et montre que l’entreprise s’engage réellement pour la prévention des VSS ;
• Politiques de tolérance zéro : souligner que toute forme de VSS sera sanctionnée. Les témoins doivent savoir que leurs actions contribuent à renforcer une politique de tolérance zéro envers les comportements inappropriés.

Pour une culture d’entreprise plus sécurisante et solidaire

Le rôle des témoins dans la lutte contre les VSS au travail est crucial. En formant les salarié·e·s à détecter les comportements inappropriés et en leur fournissant des outils pour réagir de manière adéquate, les entreprises renforcent la solidarité et la sécurité au sein de leurs équipes. Les témoins, lorsqu’ils agissent, permettent non seulement de protéger les victimes, mais aussi de faire évoluer la culture d’entreprise vers davantage de respect et de bienveillance.

Chez L·égal·e, nous accompagnons les entreprises pour qu’elles puissent instaurer des environnements de travail où chacun·e se sent en sécurité et entendu·e. Ensemble, nous pouvons faire la différence en construisant un monde du travail plus équitable, où chacun·e sait qu’il·elle peut compter sur le soutien de ses collègues.

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